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mercredi 21 avril 2010

Abstinence

On attend, la der des der des der, quand on se tiendra les mains avec le pied dans la tombe, unis par la peur, le défi de la fin du monde.
Quand les derniers vestiges de la civilisation se jetteront à nos pieds, gémissant, râlant « Sauvez-nous » vomissant des débris.
Et dans la fumée et les émanations toxiques, les lambeaux, les fissures du béton brûlant, et dans les vapeurs de combustibles et des relent d’épidémies.
Explosion de fluides corporels, les égouts qui débordent.
On attend aussi les attentats suicides, les séismes, les inondations, les catastrophes artificiellement naturelles.
On attend des prises de viols, des attentats d’otages, des meurtriers sous la torture.
On attend le chaos, le grand plongeon au fin fond du néant béant façon vraie fosse commune.
Que la terre s’ouvre sous nos pieds pour qu’on la ferme enfin, qu’on se mette à courir pour y échapper, ultime tentative, en attendant la chute mortelle…
En crachant du sang et des glaires dans nos slogans vulgaires, en vomissant d’angoisse, on fera sur nous pour plus de chaleur rassurante, fluides héroïques pour faire mouiller la panique.
C’est le moment. Décidés à en découdre, on suture nos bouches de bègues, on pose les cathéters sur nos nerfs à vif pour les empêcher de tourner à vide. Le moment venu, on lynchera Parcimonie qui se fera piétiner par Excès qui fera une gâterie à Abus qui embrassera Révolte qui enlacera Hystérie.
Et parés, on entonnera notre première et dernière rengaine, de quoi faire trembler les murs s’il en reste.
En attendant, on se prépare, on s’économise, on attendra, jouira bien qui jouira le premier.

Par Saillie Super Saïyen

vendredi 25 septembre 2009

c'est quand tu veux

La curiosité est mon principal moteur. Quand j'observe l'image que la société me renvoie du sexe, je perçois comme une fausse tentative de communication.

Ce que l'on veut bien nous montrer, ce qui transparaît dans les médias, les phénomènes de société, ne semble qu'être une version excessive et déformée d'une réalité contradictoire.

Il n'y a aucun équilibre, aucune logique entre l'excès de censure dans certains domaines, la démagogie la plus totale à l'égard des discriminations sexuelles, la dénonciation de la pornographie, la persistance d'un modèle patriarcal faussement renouvelé, le climat omniprésent de violence sexuelle et cette espèce de mode qui arrange le sexe à toutes les sauces pour vendre du yaourt allégé, des voitures et la musique.

Les personnes qui m'entourent sont toutes perturbées par le sexe, par des clichés

qui l'entourent, elles ne se sentent pas elles-mêmes dans une sexualité qui ne leur appartient pas, mais qui appartient à des clichés bien ancrés à des tabous insurmontables.

Je suppose que les premières confidences sur la sexualité que j'ai pu recueillir partaient d'un malaise, et c'est ce qui m'a donné envie de les évoquer.

De questions, de doutes, de petites théories personnelles, le genre de certitudes que l'on garde pour soi, parce que c'est trop intime, ou trop banal.

Je suis défini par mon sexe, définie? Comment? Et je veux la vérité, pas des définitions

Pas de raccourcis, je veux qu'on me parle. On ne peut plus parler de sexe, parce que l'on en parle trop, partout.

Tout est déjà supposé dit, assumé.


D'accord et après? Je ne me définit pas sexuellement, si j'essayais je me retrouverai face à une formule pathologique. Je ne veux pas qu'on me traite de libertin parce que j'ai parfois envie d'aller voir ailleurs, de sado-maso parce que je trouve la souffrance érotique, de pervers parce que j'aime expérimenter des sensations qui me sont étrangères "juste pour voir", de lesbienne parce que les filles me plaisent, de pédé parce que les garçons me plaisent etc...

J'ai l'impression constante que les définitions de la sexualité sont des statuts sociaux, des petites cases bien rangées qui ne peuvent souffrir aucune entorse, aucun mélange.

Et chaque tentative d'intégrer sa sexualité à "autre chose", à sa vie en dehors d'un contexte établi, d'une définition bien assimilée, est vaine. Ce n'est qu'un "à côté", cela ne peut évoquer rien de nouveau, en dehors d'images que l'on connaît, que l'on croit bien connaître et maîtriser. Et je suis convaincue que cette illusion de contrôle masque la chose inverse, ce sont nos corps et nos esprits que l'on essaye de maîtriser. Nous ne sommes que des illustrations, le résultat de ce que la pensée collective et l'environnement ont fait de nous.

La vision actuelle de la sexualité me dépasse, je vois la mienne comme unique, et pourtant ce n'est qu'un échantillon banal de pratiques démontrées et même démodées. Et pourtant ce n'est pas le cas, ma sexualité n'appartient pas à tout le monde,et je n'appartiens pas à ma sexualité, je ne devrai pas avoir à justifier de mon émancipation,de mes capacités au plaisir, ou de mon expérience.


La question qui tourmente le PG est celle de notre vision de la sexualité.

Et quand je dis la notre, je ne vais pas dans le sens d'une vision unique et universelle, qui peut convenir à tout le monde, bien au contraire. Le simple fait de se questionner sur sa propre sexualité et questionner les autres peut donner lieu à bien des surprises, des débats, des questionnements.

Et tout cela laisse à penser qu'il y a un réel décalage entre ce que nous croyons savoir, penser, désirer vouloir et vivre et notre réalité, ce que nous savons vraiment, pensons, désirons, voulons et vivons.

Ce que nous croyons vouloir vivre, ce que nous pensons désirer, tout cela s'accumule en quantités, en schémas exponentiels, rien n'est égal, tout est contradictoire.

Il y a une vraie fracture entre la sexualité et ma sexualité.

C'est cet écart que nous voulons démontrer,que nous voulons dénoncer, et qui nous sert de mode d'expression. Si ce malaise doit perdurer, car en dehors de la catharsis pure et simple, nous n'avons aucune solution miraculeuse à proposer contre le climat oppressif et normatif vis à vis de la sexualité, nous pouvons toujours nous indigner, en parler, l'écrire, le chanter, et ce plaisir nous appartient.

Notre vision n'est pas juste et bonne, c'est simplement la notre, ce que nous voulons, c'est l'enrichir d'expériences, d'opinions. Le but à atteindre n'est ni l'exhaustivité ni l'universalité, mais de l'omniprésence, du dialogue, une juste mesure de satisfaction et de frustration pour persister dans une simple démarche cathartique, défoulement, crackage, pétage de plomb, purification, destruction, création, prise de conscience.


par Lolo Coast

mardi 30 juin 2009

Le PG n'a rien à vous apprendre sur le sexe.
Il en parle, c'est un obsédé, certes mais il n'a pas de recette pour améliorer votre vie sexuelle,
que des frustrations, qu'il met en scène pour les désamorcer.
Ses passions sont celles des autres, le PG est les autres.

vendredi 26 juin 2009

MPG - Manifeste du Parti Génital ou Ma Petite Gâterie

2-Désorienté

Le Parti Génital refuse de se définir comme Parti politique, néanmoins il se sert de cette terminologie afin d'illustrer au mieux la diversité et la polysémie de ses engagements.
Tout n'est qu'un jeu, jeu sur son parti pris, ses opinions, sa volonté d'être partie prenante, l'impression constante d'être à côté de la plaque, complètement parti, son évasion d'un monde surcodifié, parti, l'importance du jeu dans sa démarche, partie, sa dureté, un mauvais parti, notre hédonisme, car nous voulons être de la partie !
L'appellation "parti" est également très commode pour susciter l'intérêt, voire la terreur institutionnelle si courante à notre époque.

Aux yeux de la majorité, monter un parti est à la fois obsolète et ambitieux.
Dès qu'il s'agit de politique en général, les gens sont pour la plupart résignés.
Si on leur parle d'un nouveau parti politique, ils s'interrogeront vaguement sur son obédience (droite, gauche, centre, extrême), penseront "un de plus", dans une démocratie où les dirigeants sont surpuissants où le mot d'ordre pour définir les politiciens est "tous des pourris" où des solutions sont proposées tous les jours, sans aucun résultat et blablabla
Dans une société où, le culte de la performance est tel, que la plupart des gens sont prêts à s'oublier eux-mêmes pour se fixer sur des pseudos objectifs imposés à eux par le biais des médias et de leurs modèles écoulés à des milliards d'exemplaires, un pour chacun et blablabla

Le Parti l'a compris et en réaction à cela, se complaît dans le dilettantisme, crée son propre modèle identitaire en constante mutation.
Si le Parti devait choisir une orientation, le Parti serait anarcho- extrémiste -décentré. Est-ce que cela vous éclaire ? Le Parti espère que non.
Le Parti refuse de représenter une quelconque unité politique, car il ne croit pas en l'utopie d'une société idéale, dirigée par un groupe de personnes ayant un but commun. Le Parti est bien trop individualiste pour être un parti.
Le Parti est effectivement une supercherie, qui aime parler d'elle à la troisième personne, au mieux, un vecteur de créativités dissidentes, idéalement une entité englobant une infinité d'idées confuses non exhaustives qui s'accroche aux branches pour ne pas tomber dans le vide et fait de la haute voltige.
Le Parti se considère concrètement, comme un collectif d'individualités

MPG -Manifeste du Parti Génital ou Ma Petite Gâterie

1-Lubies

Le Parti s'intéresse à tout ce qui touche à la libido.
De son absence à son omniprésence, de sa banalité à son excentricité.
Le Parti assimile facilement le sexe aux tenants et aux aboutissants de la société actuelle.
Là où tout est supposé politique, le Parti répond que tout est sexuel.
Le Parti étudie donc la sexualité avec appétit et une fascination teintée d'effroi.
Car malgré sa volonté d'émancipation du désir, le Parti ne dément l'hypocrisie violente des représentations sexuelles contemporaines, bien au contraire.

D'autres part, Le Parti se nourrit de tout contenu sulfureux, à la mode, controversé, souvent devenu ordinaire non pas par la force, mais par la faiblesse des choses.
Le Parti affiche volontiers une violence grotesque, exubérante, souvent choquante, toujours sincère.
Le pouvoir intéresse le Parti, mais n'est pas une fin en soi dans sa tentative, teintée de désespoir hystérique, de révéler l'identité telle qu'elle, constamment déguisée.
Le Parti ne s'intéresse pas tant au pourquoi qu'au comment en ce qui concerne les fantasmes, délires et perversions de toutes sortes. C'est la raison pour laquelle il est facile d'intégrer le Parti et de s'y épanouir sans préjugés ni réserve.
La fureur adolescente reste un modèle pour le Parti qui fait exploser ses bulles de révoltes comme on presse son acné, se meut en fulgurances oratoires comme on claque la porte au nez de ses parents. En effet le Parti considère le problème du passage à l'âge adulte et le voit comme une seconde puberté, toute aussi violente que la première.
Le Parti pratique la violence pubère, et mue, change d'avis, tombe amoureux, se délecte de la contradiction.
Être membre du Parti n’est pas un choix en soi.
Il propose ses services, laisse la porte ouverte et agrippe ceux qui passent devant. Les membres du Parti ont été désignés, sans qu’on leur demande leur avis, parfois sans même qu'ils le sachent, et sans possibilité de décliner cette adhésion, le Parti se moquant éperdument de leurs libertés individuelles.