vendredi 26 mars 2010

Délices d'initié/e/s

On fabrique de l'alcool avec nos excréments, histoire de consommer notre autonomie jusqu'au bout.
Et c'est au cours de ces libations que se manifestent nos plus bas instincts.Intestins.
On s'ambiance, on mélange les tampons et les serviettes, on se crache dans la bouche, on titille des prostates et des lobes temporaux en suçant des lobes d'oreilles, on partage la moiteur des paumes de main, on se fait du pied dans le nez sur le plancher, on s'enfile des suppositoires, et des suppositions sur notre pouvoir précaire, sur notre mainmise imaginaire.
Ensuite on s'allonge pour pratiquer la transe collective. A base de massages au fluide sexuel où on déclame les stances complaisantes sur la misère sexuelle et intellectuelle, sur la tristesse de nos corps endurcis par la lutte. Et puis les questions posées à haute voix fusent en s'entrechoquant dans l'air tels des missives de banalité crasse.
"Est-ce-que la taille c'est vraiment important Est-ce-que l'éjaculation faciale est irrespectueuse Est-ce-qu'on peut avoir un orgasme sans se toucher Pourquoi ces questions nous préoccupent alors qu'elles ne concernent que nous D'où vient ce besoin d'interroger le monde entier sur nos aptitudes Pourquoi ne peut-on pas vivre pour le plaisir Non mais vraiment Le sexe serait-il un mode d'expression par l'expérience,si oui comment amener qui que ce soit à le considérer comme tel et pas comme un vulgaire exercice de musculation POURQUOI COMMENT OU QUI QUAND QUOI
Quand ça devient trop métaphysique tout le monde se lève et se met à sauter sur place en hurlant OUI/NON en alternance en poussant des hurlements.
Et puis l'orchestre se met à jouer, les infrabasses viennent terroriser le peu de sobriété qu'il nous reste, ça donne envie de danser, la condensation de nos sueurs remplit la pièce de vapeur et les mouvements s'amplifient alors tout le monde se déshabille...
Peut être pas en fait.
Même si la pudeur nous retient, et même si nous nous vautrons dans le tissu mensonger de l'extase surpeuplée, et même si nous nous racontons des histoires, même si ça ne se passe pas comme ça, nous ne savons pas encore de quoi nous sommes capables. Alors rejoins-nous, viens te faire aimer

par Hallali

lundi 8 mars 2010

8 Mars: La journée de la Femme tombe le lendemain de la fête des grands-mères. Méditons là-dessus.


En cette occasion le PG va pratiquer un nouvel exercice intitulée l’autocensure.


Pour ce faire nous mettrons de côté notre dégout pour les événements préfabriqués et les grandes causes qui brassent du vent puant de démagogie mal digérée.


Nous passerons sur le fait qu’il n’existe aucune journée de l’Homme, consacrée aux grandes causes masculines telles que (complétez avec ce qui vous vient à l‘esprit), ce qui est, nous ne le relèverons pas, tout à fait inégal.


Nous ne nous emporterons pas dans une tirade interminable, mais à quoi ça rime une journée sur 365 jours, toute une existence de clichés sur le pouvoir, sur l’oppression, petites misères quotidiennes sous couvert de quoi, mais merde faites une journée de la main au cul, la journée de la promotion canapé, la journée du harcèlement sexuel, la journée de l’avortement, la journée de la blague machiste, la journée de la médisance, la journée de l’infidélité, de l’excision, la journée des règles, des implants mammaires, la journée de l’orgasme, allons-y la journée de l’inégalité biologique avérée; mais pourquoi vouloir nous faire croire que ça intéresse quelqu’un…


Non nous ne ferons aucun commentaire cynique sur la validité d’un tel évènement, nous ne prononcerons pas les mots et expressions : féminisme, mascarade, déni, mensonge, bonne conscience, pseudo engagement, hypocrisie, rien à foutre, sert à rien, manipulation, sauver les apparences, ignorance, déni (nous consulter pour obtenir la liste complète)


Le 8 mars toutes les femmes du PG porteront la moustache et tous les hommes du PG du rouge à lèvres, et ceux qui ont le cul entre deux chaises feront ce qu’ils voudront et chanterons en cœur les paroles suivantes: « Tous ensemble, toutes ensemble, NON! NON! »

mardi 2 mars 2010

Révolte dominicale

Il faut se lever tôt pour lutter, mais faut-il choisir son moment?


Le dimanche on ne fait rien. Où on va à la messe, on fait son marché, où on déjeune en famille, on fait le ménage, on glande, on en profite pour rester au lit, pour se cloîtrer jusqu'au lundi où il faudra sortir de la torpeur, on attend le soir pour regarder le film du dimanche soir. Le PG en a décidé autrement; le dimanche est son jour de manifestation. Pour une durée indéterminée, le PG accordera au dimanche un traitement particulier, à savoir une manifestation chaque dimanche, sur un rebord de fenêtre. Les traces de ces manifestations, procès verbaux, photographies, vidéos, sons sont visibles ici. Parce la lutte ne doit jamais se reposer, le PG s'agite le dimanche.

Lolo Coast