On attend, la der des der des der, quand on se tiendra les mains avec le pied dans la tombe, unis par la peur, le défi de la fin du monde.
Quand les derniers vestiges de la civilisation se jetteront à nos pieds, gémissant, râlant « Sauvez-nous » vomissant des débris.
Et dans la fumée et les émanations toxiques, les lambeaux, les fissures du béton brûlant, et dans les vapeurs de combustibles et des relent d’épidémies.
Explosion de fluides corporels, les égouts qui débordent.
On attend aussi les attentats suicides, les séismes, les inondations, les catastrophes artificiellement naturelles.
On attend des prises de viols, des attentats d’otages, des meurtriers sous la torture.
On attend le chaos, le grand plongeon au fin fond du néant béant façon vraie fosse commune.
Que la terre s’ouvre sous nos pieds pour qu’on la ferme enfin, qu’on se mette à courir pour y échapper, ultime tentative, en attendant la chute mortelle…
En crachant du sang et des glaires dans nos slogans vulgaires, en vomissant d’angoisse, on fera sur nous pour plus de chaleur rassurante, fluides héroïques pour faire mouiller la panique.
C’est le moment. Décidés à en découdre, on suture nos bouches de bègues, on pose les cathéters sur nos nerfs à vif pour les empêcher de tourner à vide. Le moment venu, on lynchera Parcimonie qui se fera piétiner par Excès qui fera une gâterie à Abus qui embrassera Révolte qui enlacera Hystérie.
Et parés, on entonnera notre première et dernière rengaine, de quoi faire trembler les murs s’il en reste.
En attendant, on se prépare, on s’économise, on attendra, jouira bien qui jouira le premier.
Par Saillie Super Saïyen
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