1-Lubies
Le Parti s'intéresse à tout ce qui touche à la libido.
De son absence à son omniprésence, de sa banalité à son excentricité.
Le Parti assimile facilement le sexe aux tenants et aux aboutissants de la société actuelle.
Là où tout est supposé politique, le Parti répond que tout est sexuel.
Le Parti étudie donc la sexualité avec appétit et une fascination teintée d'effroi.
Car malgré sa volonté d'émancipation du désir, le Parti ne dément l'hypocrisie violente des représentations sexuelles contemporaines, bien au contraire.
D'autres part, Le Parti se nourrit de tout contenu sulfureux, à la mode, controversé, souvent devenu ordinaire non pas par la force, mais par la faiblesse des choses.
Le Parti affiche volontiers une violence grotesque, exubérante, souvent choquante, toujours sincère.
Le pouvoir intéresse le Parti, mais n'est pas une fin en soi dans sa tentative, teintée de désespoir hystérique, de révéler l'identité telle qu'elle, constamment déguisée.
Le Parti ne s'intéresse pas tant au pourquoi qu'au comment en ce qui concerne les fantasmes, délires et perversions de toutes sortes. C'est la raison pour laquelle il est facile d'intégrer le Parti et de s'y épanouir sans préjugés ni réserve.
La fureur adolescente reste un modèle pour le Parti qui fait exploser ses bulles de révoltes comme on presse son acné, se meut en fulgurances oratoires comme on claque la porte au nez de ses parents. En effet le Parti considère le problème du passage à l'âge adulte et le voit comme une seconde puberté, toute aussi violente que la première.
Le Parti pratique la violence pubère, et mue, change d'avis, tombe amoureux, se délecte de la contradiction.
Être membre du Parti n’est pas un choix en soi.
Il propose ses services, laisse la porte ouverte et agrippe ceux qui passent devant. Les membres du Parti ont été désignés, sans qu’on leur demande leur avis, parfois sans même qu'ils le sachent, et sans possibilité de décliner cette adhésion, le Parti se moquant éperdument de leurs libertés individuelles.
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