samedi 10 juillet 2010

Indéfendables

Les féministes, ouvrons dès maintenant un champ lexical afin de vous éclairer, les féministes, plus exactement les femmes velues, les emmerdeuses pathologiques, celles qui ont leurs règles 365 jours par an, les mal baisées, les lesbiennes, bi curieuses et autres camionneuses, castratrices, femmes au foyer qui s’ennuient etc…
Les féministes veulent
-le pouvoir,
-éradiquer les hommes de la surface de la terre,
leur voler leurs emplois,
leur voler leur virilité,
-un pénis (rayer la mention inutile)
les féministes passent leur temps à ouvrir leurs gueules pour un oui pour un non, les féministes n’en ont jamais assez, les féministes sont des lesbiennes moustachues refoulées mal baisées mauvaises mères mauvaises femmes etc
Tous les poncifs existants nous reviennent mes sœurs.
J’en suis.
Je suis féministe. J’aime les hommes et j’entends être leur égale quand c’est possible. Simple.
Je me positionne en tant que telle car il en va de mon bien être, je ne peux pas rester sagement assise à la place que l’on veut bien me donner sous prétexte que le monde est ainsi. Je supporte encore moins les femmes qui rejettent le féministe sous divers prétextes aussi fallacieux les uns que les autres.
Les féministes font peur aux hommes et quand actuellement l’objectif à tenir pour une femme est d’échapper à la solitude et à la pauvreté, faire peur aux hommes peut s’avérer être un handicap de taille.
Etre féministe ce n’est pas sexy, c’est une bête lubie de vouloir dépasser le rôle accessoire de matrice et plante verte que l’on nous alloue.
…Je n’ai pas à prouver que je suis féministe puisque la plupart des gens me considèrent ainsi, et la plupart du temps pour des raisons futiles qui à leurs yeux sont des évidences.
Je suis féministe car je ne vois pas d’inconvénient à m’asseoir les jambes écartées, à ne faire preuve d’aucune douceur ni délicatesse, à ne pas sourire continuellement et à le dire quand quelque chose me dérange.
Je suis féministe car je ne suis pas totalement imberbe, maquillée et parfumée
Je suis féministe car ma féminité ne saute pas aux yeux de la majorité et puisque jusqu’à preuve du contraire je ne suis pas un homme, je suis par conséquent une féministe.
Je suis féministe parce que tatouée piercée, j’écoute la musique fort, bois des alcools forts.
Je suis féministe car j’ai conscience de l’oppression et que je ne me suis toujours pas résignée
Je suis féministe parce qu’en colère et insatisfaite
Je suis féministe parce que chaque jour je trouve une injustice ou une faille dans ma condition, mais de quelle condition s’agit-il, de ma condition de femme, ma condition de femme occidentale, de ma condition de femme noire occidentale de ma condition de presque femme occidentalisée à moitié noire ?
Le « à moitié noire » est important. Un point de détail me direz-vous, mais comme si cela ne suffisait pas de devoir subir le modèle normé de la femme occidentale blanche hétérosexuelle dans la culture de masse, il faut en plus que l’on retrouve le même dans la lutte féministe ? Ils me font rire tous ces gens qui s’imaginent que le métissage c’est surtout une question de couleur, quand culturellement, pour la plupart des gens il faut choisir son camp en tant que personne métissée. Alors finalement que la condition des femmes me préoccupe c’est surtout exotique.
L’exotisme, ça me casse les ovaires, grave. Je suis franchement dégoûtée de ne pas pouvoir me permettre d’enrager contre le racisme parce que je n’ai pas de race définie. C’est comique à pleurer d’entendre des gens te dire « Mais t’es pas noire ! » pour te remettre à ta place quand tu rages contre la suprématie blanche. C’est encore plus drôle de voir tes cheveux naturellement crépus critiqués par des noirs qui jugent que « Tu n’es pas comme nous » Il manquerait plus que je sois juive albinos belge et transgenre pour compléter mon syndrome du cul entre deux chaises ! Viendra le jour où les métisses formeront la majorité de la population, mais pour l’instant c’est surtout exotique et ça se limite à une apparence, à un beau choix esthétique. Tout cela pour dire que je me demande régulièrement pourquoi le féministe est-il l’apanage des femmes blanches, et j‘aurai tout un tas d‘hypothèses à avancer sur la question… Fin de la digression

En résumé, être considérée comme féministe sans jamais l’avoir revendiqué est une punition au quotidien. Là où l’on suppose que je me rejoue la guerre des sexes tous les jours, et que tous les jours comme au football « On » gagne, que tous les jours j’émascule tous les hommes de la planète parce que ce sont tous les mêmes…
Là où l’on imagine que l’on peut légitimer le sexisme ordinaire par l’humour, juste pour le plaisir de m’agacer. Là où l’on suppose que je n’ai pas besoin de donner mon opinion, puisque j’ai un avis sur tout, un avis de féministe, alors pourquoi le donner ?
Pardon d’être aussi radicale mais être féministe est un devoir civique. Le jour où les inégalités auront disparu, peut être que je n’aurai plus besoin de croire en la nécessité de défendre la cause des femmes. Autrement non. Ce n’est pas une question de pouvoir, c’est une question d’égalité. Les hommes peuvent être féministes, cette lutte n’est pas contre les hommes, elle peut parfaitement se faire avec leur soutien, elle doit se faire avec leur soutien car il s’agit de défendre quelque chose qui les concerne aussi, le respect, la dignité tout ça tout ça.
Je suis pour la mixité, je ne souhaite pas que les femmes restent entre elles pour pouvoir comploter contre les hommes à loisir, comme s’ils étaient l’unique cause de leur condition, parce que C’EST FAUX. Nombre de femmes contribuent à leur propre avilissement, en ne faisant rien pour se faire respecter, en perpétuant des traditions barbares, en se conformant aux modèles imposés de la culture de masse, et en méprisant tout ce qui pourrait venir bousculer cet ordre établi, cet hypothétique confort.
Parce que c’est exactement l’idée que l’on peut se faire du féminisme, une réunion de bonnes femmes, du sectarisme, un isme en plus, c‘est pour cette raison que je ne souscris à aucun groupe, aucun parti, exception faite du mien.
Les groupes ça me débecte, d’une manière ou d’une autre, je déteste l’effet de meute qui poussent les gens à se conduire de manière excessive et déraisonnée avec pour seul argument « On est plusieurs ». Le nombre justifie toujours des actions injustes, des débordements, une hiérarchie, des luttes d’égo…
Un exemple de féministes que je cautionne pas.

Brûler 10 000 euros pour protester contre les inégalités salariales hommes/femmes, confirme que les femmes ne sont pas supérieures aux hommes, que pour leurs intérêts elle sont prêtes à tout, commes les hommes. La voilà l’égalité. Connasses!

par Sophiste Fucking
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6 commentaires:

  1. le kebabisme soutient le féminisme

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  2. Le féminisme n'à de sens que quand il est compris dans une critique plus large du système de gestion et de contrôle de l'humain, comme je le perçois dans ton cas, s'il ne l'est pas, coupé de toute perspective plus globale, il reste négligeable à l'image de ces sous-luttes présentant un visage de résistance comme façade mais n'étant en fin de compte qu'une lutte pour un pouvoir bien ordinaire et admis : ce par quoi la société se glorifie de ses "progrès" en limitant toute avancé pour en rester à un stade inoffensif pour elle-même, et de la simple image éphémère de la salvation pour ses sujets, en attendant un autre demi-éveil auquel elle répondra par les mêmes moyens.
    On me détermine souvent par le qualificatif "anarchiste", quand j'entame une discussion, et si durant quelques années j'en fut satisfait, voir m'en réclamant, (ne serai-ce que par l'innaprobation que ce terme impliquait de la part de gens que je méprise), je l'ai perçut par la suite comme un autre cloisonnement : ma réduction à une image de lutte contre l'etat, alors que peu à peu l'idée cheminait en moi que notre société, n'excluant pas manipulation, était aussi le produit de ses "citoyens", des "gens bien comme il faut".
    Chez les anarchistes, puisque je le reste surement un peu dans un sens moins communément admis, comme chez les féministes, comme dans pas mal de point de rupture critique, il existe tout un panel de gens qui compose leurs rang, et dans toute ces lutte il y a cette espèce méprisable du militant, qui ne fait que régurgiter un discours dogmatique (oui, chez les anarchistes aussi, même si ce sont ceux qui s'en défendent le plus).
    Un jour tu m'a fait comprendre que tu avais besoin de créer, et je n'avait pas compris, et j'ai même très bêtement d'une certaine manière ri de ça, mais je sais maintenant que ce qui fait la différence, c'est justement ce BESOIN VITAL de créer, de ne pas rester statique à s'embourber dans les sables mouvant d'un passé-présent morne.
    Honneur à toi, Valkirie du Nord.

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  3. Bonjour à vous ami(e)s du PG,
    Veuillez bien recevoir mon humble contribution au sein de votre Parti.
    Ce que j'ai à dire sur le sexe en particulier, c'est le risque inhérent à ce genre de pratique, dans sa version hétérosexuelle. Par risque j'entends la probabilité de procréation - désirée ou pas.
    Se reproduire, mais quel bien vilain mot ! heureusement pour moi, à l'âge canonique de quarante quatre ans, ça ne m'est encore arrivé... et si dieu existait, je vous dirais "dieu merci" !
    Sinon j'ai téléchargé et écouté votre doux album de musique... il berce ma solitude estivale d'adorable façon. Mais à présent, une question me taraude : à quand une diffusion massive sur Skyrock, France Culture et dans toutes les écoles maternelles de France ?
    (Xavier C. le frère de Rémi C.)

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  4. Merci à tous pour ces commentaires.
    Naoh, ça fait ENORMEMENT plaisir d'évoquer à nouveau des sujets sur lesquels on s'est pris la tête suffisamment longtemps pour penser que c'était insoluble.
    Xavier C. merci de ta contribution, nous sommes actuellement en pourparler avec la première chaîne de télévision française pour la création d'un programme PG pour l'ouverture d'une académie génitaliste, cela suit son cours...

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  5. au passage, un peu de propagande pour le PG sur Flickr, ici :

    http://www.flickr.com/photos/47720826@N05/

    ...

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