mardi 23 novembre 2010

La bonne cause

On sait, on n'a pas posté depuis un certain temps (tu me diras avec les 3 pèlerins qui nous lisent on n'est pas des plus attendus, la pression du succès n'est pas prête de nous anéantir...)
Et puis on ne peut pas dire qu'on ne fasse rien, notre nouveau blog Genital Party
nous prend plus de temps, on a décidé de s'intéresser un peu plus au monde réel, aux faits.
Le problème c'est qu'il y en a beaucoup trop.
On aurait bien voulu parler de cette bande d'encasquettés à l'envers de Sexion D'Assaut.
On leur aurait bien donné un cours de vocabulaire.
Parce que prôner l'homophobie dans des textes et même en interview pour ensuite se disculper en disant ne pas connaître la signification du mot, c'est très très osé.
La frontière entre bêtise pure et simple et manipulation s'avère très mince, tout à fait fascinant.
On aurait bien dit aux médias d'arrêter d'essayer de faire des exemples en France alors que tout le monde se moque des incitations à la haine en langue anglaise, dans notre pays on a tendance à se ficher de tout ce qui ne nous concerne pas directement, sauf pour la critique gratuite.
On aurait pu parler du pape qui tolère la capote dans « certains cas », et des médias qui relayent ça comme si il avait canonisé la partouze.
On aurait pu parler des nouvelles mesures pour l’IVG, qui ne servent pas à grand chose puisque les centres la pratiquant ferment les uns après les autres.
A l’approche de la grande parade du sexisme consumériste (ils appellent ça Noël).
On aurait pu aussi parler des cadeaux, du nouveau chariot de ménage pour filles, pour faire comme Maman et s’entraîner à frotter le sol, le kit d’équipière du Mc Daube, et les poupées réalistes qui font du vrai caca par terre, la nouvelle Barbie journaliste avec son petit tailleur et son micro, parfaite pour un reportage à Jérusalem, pour couvrir un sujet sur la guerre en Irak, je me demande si le petit tailleur se lave en machine...
A quand le lot de 5 moules-poupons prêts à congeler pour créer de délicieux sorbets synthétiques, à quand Barbie smicarde, le jeu de plateau « Pôle Emploi, qui obtiendra un CDI en premier ? »

Au niveau des sources d’abjection, il s'avère donc difficile pour nous d'être sur tous les fronts, d'ailleurs on en a pas vraiment envie, un ulcère à nos âges plus le cancer généralisé du à nos modes de vie, plus le sida, plus la dépression, ça fait un peu beaucoup.
Néanmoins, les questions qui nous préoccupent en ce moment concernent la portée de nos actions. Très faible voire inexistante pour le reste du monde, c'est à dire tout ce qui n'est pas génitaliste. Mais notre petit groupe d'individualistes est toujours là, on se remue encore.
Voilà ce qui est fantastique dans la création c'est qu'elle parle d'elle-même et qu'elle se renouvèle en fonction de nos humeurs. Et si l'on considère notre démarche comme réactive vis à vis de la réalité sociale, on n'a pas fini d'être excédés-ées.
Ceux-celles qui ne nous connaissent pas nous demandent souvent pour quoi, contre quoi nous sommes, dans quelle direction allons-nous, quelles sont nos actions, comme si s’intéresser aux politiques (la et le) nous mettait forcément dans une position bien définie, syndicat, slogans, polémiquage à tout bout de champ.
Et puis le féminisme actuel commence sérieusement à nous casser les couilles et les ovaires.
Je parle de Ni Putes Ni Soumises avec sa ghettoïsation systématique qui laisse à penser que le machisme est un fait de banlieue, et sa journée de la jupe.
Les femmes se sont battues pour pouvoir porter le pantalon, au Soudan, une femme qui porte un pantalon s’expose à 40 coups de fouet. Je ne cherche pas à relativiser, juste à remettre les choses en perspective.
C’est un faux combat. Le 25 novembre que verront les machistes à part vos jambes ?
Et quitte à faire une journée de la jupe, demandez aux hommes de participer, qu’ils en mettent une eux aussi, là ça aurait de l’impact, ça paraîtrait nettement moins réducteur que l’équation femme+jupe=féminité=liberté=militantisme=puissance.
Tant qu’à exhiber le bout de gras devenez pro-sexe, parce que ce genre d’initiative, très sympa tendance gauchiste paresseux-se, c’est vraiment se moquer du monde.
Le 25 Novembre, Journée Internationale pour l'élimination des violences à l'égard des femmes. En cet honneur j’irai tabasser un homme. Et la question que je me pose, en toute innocence je le jure, à quoi sert une pétition contre le viol ? On peut se positionner contre, mais en quoi signer une pétition peut faire changer quoi que ce soit ? Donc on attend que la nouvelle campagne soit dévoilée et on en reparlera. Et si vous suivez ce blog vous connaissez notre opinion sur les fameuses journées, sinon remédiez-y immédiatement

C’est totalement injuste que le modèle pénible populiste puisse être le plus représenté et nous empêcher de nous faire entendre, pas seulement le PG, mais tous, queers, trans, trav pédégouines, bicurieux ce que tu veux.
A propos de cela, je viens d’apprendre qu’un groupe féministe a manifesté pour empêcher le tournage d’un clip pour l’élection Miss France.

J’ai envie de vous dire, vous méritez que l’on vous traite de casse couilles. L’image de la femme, d’accord, c’est un peu notre cheval de bataille au PG. La différence c’est que nous créons de nouvelles images à partir de celle que nous rejetons. Et merde, vous n’avez rien d’autre à faire ? La violence est toujours là, les pro-vie progressent, et vous êtes encore à chicaner sur l’apparence, à jouer les héros/héroïnes sur une institution qui n’est pas prête de s’éteindre comme si c’était ça le principal enjeu de la condition féminine.
Voilà quelque chose qui m’ennuie très fort, pour rester correct-e.
Au PG, on crée, on prétend à plein d’autres choses mais la création c’est notre mode de résistance, même si cela semble facile, et les grandes duduches de l’art contemporain ne nous rendent pas des plus crédibles. Le PG ne sera jamais un modèle d’organisation, nous ne serons jamais une institution qui donnera le ton quand à l’attitude à tenir envers les inégalités, surfant sur la vague du politiquement correct et de la cause sympa à soutenir dans l’air du temps genre Journée Internationale du Shopping ou de la Médisance, ou du Happy Hour là je te jure il n’y aurait personne à motiver, ce serait la bagarre dans le cortège.
Tout ça pour dire, qu’on est encore là...
Et que dans un futur proche, ça va chier des pétales de rose et des arcs-en-ciel

par La Pythie

edit du 25/11/10
On fait notre mea culpa ailleurs, parce qu'on a abusé, mise au point

1 commentaire:

  1. C'est drôle que tu parles de S.A. (oui, les initiales de section d'assaut...) parce-que j'étais moi même désapointé par cette mince frontière entre la sottise et la manipulation.
    Le premier article que j'ai lue sur le sujet parlait de leurs propos homophobes, et de la véhémence des méchants pédés qui refusait de leur pardonner la prétendue ignorance dont ils s'excusaient par ailleurs... mais j'en ai ensuite lue un autre, sur un autre site, où l'on peut lire l'intégralité de leur propos et où l'alibi de l'ignorance ne tient plus puisqu'ils disent que "c'est chaud qu'il y ait des pédés qui viennent à leur concert et qui aiment leur musique"...
    Mais il y a là une espèce de confusion qu'ils aiment entretenir, comme quand guerlain, tient des propos racistes, et que la journaliste s'excuse de ne pas avoir réagit en direct à l'antenne, après une plainte bien évidement, car elle n'aurait pas entendue ce qu'il lui disait...
    Même si dans ce cas on peut supposer un laissé dire de la part de la journaliste malgrè le fait qu'elle ne partagerais peut être pas ces idées et qui serait lié à la position sociale qu'occupe ledit guerlain, (j'ai bien dit SUPPOSER) il en va tout de même d'un ressort identique, celui de l'excuse confuse et qui prête à confusion.
    dans une société à la pensée de plus en plus policé, les "dérapages", qui ne sont que des expressions d'authentiques idées étiqueté "hors-norme", se cachent sous l'alibi de la confusion, comme si il y avait un crime de la pensée. Un slogan qui en témoigne assez bien est le "le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit", parce-qu'en premier lieu, avant d'avoir été étiqueté "délit" c'est bel et bien une opinion ! voir une idéologie.
    Une idéologie avec laquelle je suis en profond désaccord, certes, mais que je reconnais quand même comme étant autre chose qu'un "délit", parcequ'une fois de plus sous le couvert de la bonne pensée, qui ne tient d'ailleurs lieu que d'écran pour masquer une réalité toute autre, on réduit la pensée à un cadre légal !
    Et comme je ne vois pas ce qu'il y à de si glorieux à combattre la peste avec le choléra, c'est à dire l'ancien fascisme avec le nouveau, je me dispense de ce genre de slogan débile.
    Les moyens avec lesquelles on lutte en disent tout aussi longs, parfois plus, sur notre véritable lutte que le récit que l'on en fait.
    bref, j'aime toujours autant ta plume et ce qu'il en coule Walkyrie du Nord, longue vie à toi et au P.G !

    post (génital) scriptum : encore heureux que vous soyez toujours là ! ! ! vous ne pensiez sérieusement pas pouvoir faucher compagnie aux trois hurluberlus qui vous suivent comme ça ? hein ?

    RépondreSupprimer