Collage sonore. révélations, confidences, commentaires décousus.
A savoir de quoi parle t-on quand on parle de sexe? Un commentaire? Une expérience, opinion,question? Aucune réponse possible au singulier mais assez de propositions pour prendre part à la vie intime de chacun/es, révéler notre confusion à tous/tes
merci à tous ceux/celles qui ont participé mention spéciale à Monchat, Mamie Antigone, Mike Prickley, Lucie, Juliette, William, Dadamo Mulurs et Castafiothilde qui ont prêté l'ambiance foutraque de leur nid à quelques élucubrations.
Collectif d'individualités sujet à controverse sexuellement désorienté, politiquement abattu mais qui en débat et se débat dans ses ébats, pas toujours consentant. L'expérience est notre science, notre outil pour afficher notre conscience, ce que vous avez à dire sur le sexe, du général, au particulier, n'importe quoi nous en voulons. rejoignez-nous c'est gratuit, sans engagement,un cadeau surprise pour chaque nouveau membre!
vendredi 24 juillet 2009
Pardonnez-leur car...
On parlait d'un lynchage virtuel à propos de notre musique, de nous?
ça sort du four
ça sort du four
dimanche 12 juillet 2009
Ardeur ou ma porno-lobotomie
Les remarques faites à propos de mon intérêt pour le cinéma porno restent classiques. Soit c'est étrange voire dégoûtant, malsain soit c'est la porte ouverte à l'imagination masculine.
Si je parle de porno, je suis forcément actrice, forcément perverse et si je ne le suis pas, c'est forcément dommage. Des propositions qui tombent à la pelle.
"On tourne ensemble"
"Je te fais tourner"
"Tu ramènes une copine et je tiens la caméra d'une main, et de l'autre hinhin tu vois ce que je veux dire"Ils s'imaginent acteur idéal. Sans même envisager la difficulté, sans comprendre que c'est un métier, et pas une promenade de santé. Ils s'estiment assez pour remplir les critères, beauté, force physique, endurance, maîtrise de soi, souplesse. "Bah c'est que du cul hein, pis ya bien de nains qui font des films"
Tout ce qu'ils voient c'est qu'ils pourront s'adonner à des rapports sexuels, démonstration de leur puissance bestiale, de leur capacité à fournir ce "fameux orgasme" qu'on leur réclame, et cela "à tous les coups". Face à des filles, plus "bonnes" les unes que les autres, qui acceptent de faire tout ce qu'on leur refuse en général, qui sont conformes à tous leurs critères. Ils n'ont pas besoin de demander quoi que ce soit, tout est là pour la jouissance. C'est à se demander où résident l'érotisme et le désir là-dedans.
La pornographie met l'homme à ses pieds et inversement la pornographie se met à ses pieds.
A savoir que tout est à sa disposition. "Que du cul".
Finalement, ce n'est pas tant la variété des situations, des positions qui rend le porno si attrayant aux yeux des hommes. C'est la facilité. Dans notre société où les moyens de communication virtuels sont démultipliés, la précarité sexuelle est quelque chose que l'on cherche à tout prix à éviter. Pure évidence avec l'avancée du porno sur Internet, des sites de rencontres, chat et visio, on a dépassé le stade du téléfilm de M6, du téléphone rose ou de 3615-ULLA
Et le fait que les femmes se mettent à agir comme des hommes, à savoir en développant des attitudes sexuelles explicites, en cherchant plus l’aventure, et moins l’homme de leur vie, détruit l’image de la ménagère docile habituelle et brouille encore plus les clichés féminins, créant de nouveaux stéréotypes, ce qui profite bien à la publicité. La démocratisation du sexe, dans la publicité, le « porno chic » qui montre la femme comme une dominatrice mais qui au fond ne fait que mimer la puissance, qui prend la place que l'homme veut bien lui donner.
L’image de l’homme développée dans la pornographie renforce le culte de la performance, déjà présent dans tous les domaines, qu’il s’agisse des médias, de l’économie ou de la vie professionnelle. Les hardeurs sont pareils à des athlètes, infatigables, qui dominent leur partenaire un maximum, leur faisant changer de position d’un claquement de doigt, sans jamais montrer une once de faiblesse.
L'acteur porno est devenu un archétype
Le manque de clarté et de dialogue dans l’éducation sexuelle qui désigne l’acte sexuel comme un moyen de procréation, et dans le cas contraire, une menace, a contribué à mythifier l’orgasme.
Ce qui conduit à une légion d’articles pseudo scientifiques que l’on retrouve dans n’importe quel magazine féminin, sur les moyens de trouver son point G, d’atteindre l’orgasme ou d’améliorer sa vie sexuelle.
L’orgasme étant légion dans le porno, il est doublement traqué dans la réalité. Et la vision biaisée du plaisir dans la pornographie conduit les hommes à se conduire comme des machines, toujours plus vite et plus fort, en ignorant totalement le plaisir de leur partenaire si elle ne pousse pas de hauts cris.
En effet, dans la pornographie, le plaisir braille. Ce qui conduit les hommes à considérer les hurlements comme unique symptôme de plaisir et les femmes à simuler, par peur du dialogue et « pour avoir la paix ».
Les positions dans les films tiennent également du prodige, (j’ai pu noter 11 changements de position pour une vidéo durant 25 minutes, ce qui représente environ un changement toutes les 2 minutes), ce qui porte à croire que toutes les femmes sont des gymnastes en puissance et qu’il leur suffit de 25 minutes pour jouir en faisant le grand écart les deux mains dans le dos en faisant tenir un ballon sur leur nez, sans crampe ni froissement de muscle...
On s'étonne encore de l'appétit de certaines personnes pour le cinéma pornographique. Puisqu'il s'agit de cinéma. On a tendance à gommer cet aspect du porno, drôle de paradoxe, quand la plupart des gens reprochent au porno de ne pas être réel. Le porno est fantasmatique par ce qu'il propose. Tout. Des blondes, des brunes, des lesbiennes, des nains, des animaux, des grands-pères, des institutrices, des noirs avec des blanches, du vomi, du cuir et des chaînes, du champagne. Un immense supermarché où l'on aurait plus qu'à sélectionner les articles de notre choix. Facile. Le porno répond aux frustrations, mêmes extrêmes, répond souvent aux questions. Comment fait-on les enfants ? Si les adolescents ont une vision extrême du sexe aujourd'hui c'est parce qu'ils ont recours au porno pour s'éduquer.
Les cours d'éducation sexuelle, dans la mémoire collective de ma génération, sont une longue litanie de termes techniques, de risques et de précautions à prendre, le tout assorti de photos cauchemardesques de corps infectés par la maladie. L'histoire de la petite graine et du ventre de Maman est de moins en moins crédible. Surtout dans la société actuelle qui se sert du sexe comme argument de ventre, oui, un bon moyen de se remplir. Évidemment que le porno est devenu un moyen d'apprendre tout ce qu'on veut savoir sur le sexe, faute de mieux. La variété des types de porno, sa facilité d'accès en font le miroir idéal d'une relation sexuelle idéale.
Ce qui me fascine, ce n'est pas tant ce que le porno montre, mais le regard que l'on développe par rapport à lui. Le porno est tellement concret que l'on ne sait pas où poser son regard hors de toute cette chair paradoxale. Crue et chaude à la fois.
Je me fais une éducation aux images pornographiques, aux vidéos amateurs, aux sites de "rencontres coquines", aux sex shops ça me donne l'impression de me nourrir de transgressions. Ma curiosité est toujours comblée. Voilà où je trouve mon plaisir. Le domaine de la pornographie me fait penser au grand champ de batailles de nos frustrations. C'est là le point de départ du Parti Génital, une accumulation de curiosités secrètes, de frustrations, d'envies mal réprimées. Je m'interroge sur la nature de l'érotisme aujourd'hui. Sur notre manière de communiquer nos envies, ce que l'on ferait, ce que l'on ne ferait pas, pourquoi, comment et immédiatement.
Ma volonté de plonger dans l'univers erotico pornographique n'est pas anodine.
Je voulais qu'il devienne banal pour moi. Habituel, quotidien.
Que je me lève le matin au milieu de milliers d’images de visages crispés par l'effort.
Que je puisse dîner devant une double pénétration sans que cela me coupe l'appétit. Feuilleter les catalogues de vente par correspondance sans m'émouvoir ni apprécier la nouveauté.
Que tout devienne banal, que l'attrait ne réside plus que dans mon regard.
Dans mon observation, qui dépasse la fascination, qui catalogue mon sexe, celui de l'autre.
Il y a peu d'attitudes face à la pornographie. Soit on aime le porno car on aime se masturber, il constitue un passe temps agréable et diversifié soit on l’étudie de manière à le définir, mieux le comprendre soit on le déteste ou on l'ignore et on passe à autre chose.
Je ne me place dans aucune de ces catégories. Mon regard n’est pas tant critique que clinique sur ce type d’images. L’accoutumance est très importante, on parle de téléphages, je me voit comme "pornophage".
Les médias constituent une forme d'oppression, par cette expérience de lobotomie pornographique je me met mentalement au coeur d'une cible, comme la proie de messages supposés me correspondre. Je me met à la place de chaque soi-disant actrice, de chaque soit disant acteur.
Soit disant parce que mon travail d'immersion ne concerne pas le "vrai" cinéma pornographique. A savoir ce cinéma de genre qui possède ses stars, ses réalisateurs, ses films cultes, en bref, une industrie qui fonctionne. Mon travail concerne l'image pornographique, et ses codes tout simplement.
J'ai voulu me plonger dans un état végétatif, sans réaction face au porno pour ne plus rien voir de ce qu'il a à m'offrir, pour ne plus le considérer comme objet désirable ni comme sujet de curiosité.
C'est ainsi que je suis blasée, que j'intègre la pornographie à mon univers, comme certaines personnes intègrent des modèles préfabriqués à leur identité sans jamais s'interroger sur le pourquoi de cette intégration la considérant comme allant de soi. Ce travail d'ingestion, de digestion et d'excrétion m'ôte toute volonté de dénoncer la tyrannie sexuelle puisque je préfère m'en emparer.
Je suis spectatrice, je me fais violence, je regarde des pornos à longueur de journée, ce que je vois ne me dégoûte plus, ne m'excite plus, ne m'atteint plus. Je n'attend plus le sensationnel car je sais qu'il viendra, me laissera bouche bée encore une fois, impossible d'y échapper.
C'est là où le regard pornographique devient omniprésent, où chaque personne face à soi n'est plus une personne mais une proie sexuelle intrigante. potentiellement un orifice à prendre, un membre à combler., un manque à gagner.
A force d’observer avec application, on discerne tout écart, tout ce qui n’est plus conforme aux codes tout ce qui paraît sortir du fantasme stéréotypé.
Le détail, les marques rouges d'irritation autour du sexe, dues à un rasage de trop près, un glissement, le pénis qui sort malencontreusement du vagin lors d'une pénétration, l'actrice qui a mal, qui a du mal à retirer son haut trop moulant car ses implants font barrage, un fou rire,
le pied de l'acteur qui glisse dans une position instable, un temps mort incompréhensible dans l'action mais que personne ne voit. Le porno est donc un outil pour moi, que je ne cherche plus à analyser mais à réutiliser, à détourner dans un contexte différent.
Mon expérience "intensive" de la vidéo et du cinéma pornographique a duré un peu plus de 6 mois. J'ai stoppé l'expérience pour ne pas tomber dans l'addiction, la lassitude et surtout pour pouvoir en tirer un regard critique, sans être excessif.
Au sortir de cette expérience, je me sens différente.
Désemparée par la pauvreté des représentations de la sexualité et de voir qu'il y a très peu de perspectives positives par rapport à un renouveau, à une quelconque amélioration de la qualité des images, que le "bon porno" reste minoritaire et que d'ailleurs peu de personnes comprennent l'idée d'un bon et d'un mauvais porno.
Convaincue que l'imagerie pornographique à un potentiel comme base de données pour mes futurs travaux.
Curieuse de connaître le milieu.
Rassurée quand à l'impact du porno sur ma vie sexuelle, je me sens beaucoup moins complexée depuis que j'ai arrêté de croire en la validité du modèle sexuel dans le porno.
par Lorena
Si je parle de porno, je suis forcément actrice, forcément perverse et si je ne le suis pas, c'est forcément dommage. Des propositions qui tombent à la pelle.
"On tourne ensemble"
"Je te fais tourner"
"Tu ramènes une copine et je tiens la caméra d'une main, et de l'autre hinhin tu vois ce que je veux dire"Ils s'imaginent acteur idéal. Sans même envisager la difficulté, sans comprendre que c'est un métier, et pas une promenade de santé. Ils s'estiment assez pour remplir les critères, beauté, force physique, endurance, maîtrise de soi, souplesse. "Bah c'est que du cul hein, pis ya bien de nains qui font des films"
Tout ce qu'ils voient c'est qu'ils pourront s'adonner à des rapports sexuels, démonstration de leur puissance bestiale, de leur capacité à fournir ce "fameux orgasme" qu'on leur réclame, et cela "à tous les coups". Face à des filles, plus "bonnes" les unes que les autres, qui acceptent de faire tout ce qu'on leur refuse en général, qui sont conformes à tous leurs critères. Ils n'ont pas besoin de demander quoi que ce soit, tout est là pour la jouissance. C'est à se demander où résident l'érotisme et le désir là-dedans.
La pornographie met l'homme à ses pieds et inversement la pornographie se met à ses pieds.
A savoir que tout est à sa disposition. "Que du cul".
Finalement, ce n'est pas tant la variété des situations, des positions qui rend le porno si attrayant aux yeux des hommes. C'est la facilité. Dans notre société où les moyens de communication virtuels sont démultipliés, la précarité sexuelle est quelque chose que l'on cherche à tout prix à éviter. Pure évidence avec l'avancée du porno sur Internet, des sites de rencontres, chat et visio, on a dépassé le stade du téléfilm de M6, du téléphone rose ou de 3615-ULLA
Et le fait que les femmes se mettent à agir comme des hommes, à savoir en développant des attitudes sexuelles explicites, en cherchant plus l’aventure, et moins l’homme de leur vie, détruit l’image de la ménagère docile habituelle et brouille encore plus les clichés féminins, créant de nouveaux stéréotypes, ce qui profite bien à la publicité. La démocratisation du sexe, dans la publicité, le « porno chic » qui montre la femme comme une dominatrice mais qui au fond ne fait que mimer la puissance, qui prend la place que l'homme veut bien lui donner.
L’image de l’homme développée dans la pornographie renforce le culte de la performance, déjà présent dans tous les domaines, qu’il s’agisse des médias, de l’économie ou de la vie professionnelle. Les hardeurs sont pareils à des athlètes, infatigables, qui dominent leur partenaire un maximum, leur faisant changer de position d’un claquement de doigt, sans jamais montrer une once de faiblesse.
L'acteur porno est devenu un archétype
Le manque de clarté et de dialogue dans l’éducation sexuelle qui désigne l’acte sexuel comme un moyen de procréation, et dans le cas contraire, une menace, a contribué à mythifier l’orgasme.
Ce qui conduit à une légion d’articles pseudo scientifiques que l’on retrouve dans n’importe quel magazine féminin, sur les moyens de trouver son point G, d’atteindre l’orgasme ou d’améliorer sa vie sexuelle.
L’orgasme étant légion dans le porno, il est doublement traqué dans la réalité. Et la vision biaisée du plaisir dans la pornographie conduit les hommes à se conduire comme des machines, toujours plus vite et plus fort, en ignorant totalement le plaisir de leur partenaire si elle ne pousse pas de hauts cris.
En effet, dans la pornographie, le plaisir braille. Ce qui conduit les hommes à considérer les hurlements comme unique symptôme de plaisir et les femmes à simuler, par peur du dialogue et « pour avoir la paix ».
Les positions dans les films tiennent également du prodige, (j’ai pu noter 11 changements de position pour une vidéo durant 25 minutes, ce qui représente environ un changement toutes les 2 minutes), ce qui porte à croire que toutes les femmes sont des gymnastes en puissance et qu’il leur suffit de 25 minutes pour jouir en faisant le grand écart les deux mains dans le dos en faisant tenir un ballon sur leur nez, sans crampe ni froissement de muscle...
On s'étonne encore de l'appétit de certaines personnes pour le cinéma pornographique. Puisqu'il s'agit de cinéma. On a tendance à gommer cet aspect du porno, drôle de paradoxe, quand la plupart des gens reprochent au porno de ne pas être réel. Le porno est fantasmatique par ce qu'il propose. Tout. Des blondes, des brunes, des lesbiennes, des nains, des animaux, des grands-pères, des institutrices, des noirs avec des blanches, du vomi, du cuir et des chaînes, du champagne. Un immense supermarché où l'on aurait plus qu'à sélectionner les articles de notre choix. Facile. Le porno répond aux frustrations, mêmes extrêmes, répond souvent aux questions. Comment fait-on les enfants ? Si les adolescents ont une vision extrême du sexe aujourd'hui c'est parce qu'ils ont recours au porno pour s'éduquer.
Les cours d'éducation sexuelle, dans la mémoire collective de ma génération, sont une longue litanie de termes techniques, de risques et de précautions à prendre, le tout assorti de photos cauchemardesques de corps infectés par la maladie. L'histoire de la petite graine et du ventre de Maman est de moins en moins crédible. Surtout dans la société actuelle qui se sert du sexe comme argument de ventre, oui, un bon moyen de se remplir. Évidemment que le porno est devenu un moyen d'apprendre tout ce qu'on veut savoir sur le sexe, faute de mieux. La variété des types de porno, sa facilité d'accès en font le miroir idéal d'une relation sexuelle idéale.
Ce qui me fascine, ce n'est pas tant ce que le porno montre, mais le regard que l'on développe par rapport à lui. Le porno est tellement concret que l'on ne sait pas où poser son regard hors de toute cette chair paradoxale. Crue et chaude à la fois.
Je me fais une éducation aux images pornographiques, aux vidéos amateurs, aux sites de "rencontres coquines", aux sex shops ça me donne l'impression de me nourrir de transgressions. Ma curiosité est toujours comblée. Voilà où je trouve mon plaisir. Le domaine de la pornographie me fait penser au grand champ de batailles de nos frustrations. C'est là le point de départ du Parti Génital, une accumulation de curiosités secrètes, de frustrations, d'envies mal réprimées. Je m'interroge sur la nature de l'érotisme aujourd'hui. Sur notre manière de communiquer nos envies, ce que l'on ferait, ce que l'on ne ferait pas, pourquoi, comment et immédiatement.
Ma volonté de plonger dans l'univers erotico pornographique n'est pas anodine.
Je voulais qu'il devienne banal pour moi. Habituel, quotidien.
Que je me lève le matin au milieu de milliers d’images de visages crispés par l'effort.
Que je puisse dîner devant une double pénétration sans que cela me coupe l'appétit. Feuilleter les catalogues de vente par correspondance sans m'émouvoir ni apprécier la nouveauté.
Que tout devienne banal, que l'attrait ne réside plus que dans mon regard.
Dans mon observation, qui dépasse la fascination, qui catalogue mon sexe, celui de l'autre.
Il y a peu d'attitudes face à la pornographie. Soit on aime le porno car on aime se masturber, il constitue un passe temps agréable et diversifié soit on l’étudie de manière à le définir, mieux le comprendre soit on le déteste ou on l'ignore et on passe à autre chose.
Je ne me place dans aucune de ces catégories. Mon regard n’est pas tant critique que clinique sur ce type d’images. L’accoutumance est très importante, on parle de téléphages, je me voit comme "pornophage".
Les médias constituent une forme d'oppression, par cette expérience de lobotomie pornographique je me met mentalement au coeur d'une cible, comme la proie de messages supposés me correspondre. Je me met à la place de chaque soi-disant actrice, de chaque soit disant acteur.
Soit disant parce que mon travail d'immersion ne concerne pas le "vrai" cinéma pornographique. A savoir ce cinéma de genre qui possède ses stars, ses réalisateurs, ses films cultes, en bref, une industrie qui fonctionne. Mon travail concerne l'image pornographique, et ses codes tout simplement.
J'ai voulu me plonger dans un état végétatif, sans réaction face au porno pour ne plus rien voir de ce qu'il a à m'offrir, pour ne plus le considérer comme objet désirable ni comme sujet de curiosité.
C'est ainsi que je suis blasée, que j'intègre la pornographie à mon univers, comme certaines personnes intègrent des modèles préfabriqués à leur identité sans jamais s'interroger sur le pourquoi de cette intégration la considérant comme allant de soi. Ce travail d'ingestion, de digestion et d'excrétion m'ôte toute volonté de dénoncer la tyrannie sexuelle puisque je préfère m'en emparer.
Je suis spectatrice, je me fais violence, je regarde des pornos à longueur de journée, ce que je vois ne me dégoûte plus, ne m'excite plus, ne m'atteint plus. Je n'attend plus le sensationnel car je sais qu'il viendra, me laissera bouche bée encore une fois, impossible d'y échapper.
C'est là où le regard pornographique devient omniprésent, où chaque personne face à soi n'est plus une personne mais une proie sexuelle intrigante. potentiellement un orifice à prendre, un membre à combler., un manque à gagner.
A force d’observer avec application, on discerne tout écart, tout ce qui n’est plus conforme aux codes tout ce qui paraît sortir du fantasme stéréotypé.
Le détail, les marques rouges d'irritation autour du sexe, dues à un rasage de trop près, un glissement, le pénis qui sort malencontreusement du vagin lors d'une pénétration, l'actrice qui a mal, qui a du mal à retirer son haut trop moulant car ses implants font barrage, un fou rire,
le pied de l'acteur qui glisse dans une position instable, un temps mort incompréhensible dans l'action mais que personne ne voit. Le porno est donc un outil pour moi, que je ne cherche plus à analyser mais à réutiliser, à détourner dans un contexte différent.
Mon expérience "intensive" de la vidéo et du cinéma pornographique a duré un peu plus de 6 mois. J'ai stoppé l'expérience pour ne pas tomber dans l'addiction, la lassitude et surtout pour pouvoir en tirer un regard critique, sans être excessif.
Au sortir de cette expérience, je me sens différente.
Désemparée par la pauvreté des représentations de la sexualité et de voir qu'il y a très peu de perspectives positives par rapport à un renouveau, à une quelconque amélioration de la qualité des images, que le "bon porno" reste minoritaire et que d'ailleurs peu de personnes comprennent l'idée d'un bon et d'un mauvais porno.
Convaincue que l'imagerie pornographique à un potentiel comme base de données pour mes futurs travaux.
Curieuse de connaître le milieu.
Rassurée quand à l'impact du porno sur ma vie sexuelle, je me sens beaucoup moins complexée depuis que j'ai arrêté de croire en la validité du modèle sexuel dans le porno.
par Lorena
jeudi 2 juillet 2009
Le concept
NOUS NE SOMMES PAS UN CONCEPT.
Le concept, selon nous, est une la représentation bien définie d'une idée, quelque chose de figé, auto-suffisant.
Ce n'est pas le cas de notre démarche, qui se sert du relationnel dans un but principalement cathartique.
Concept est un terme suffisament surfait pour que nous ne l'imposions pas.
Le concept, selon nous, est une la représentation bien définie d'une idée, quelque chose de figé, auto-suffisant.
Ce n'est pas le cas de notre démarche, qui se sert du relationnel dans un but principalement cathartique.
Concept est un terme suffisament surfait pour que nous ne l'imposions pas.
mercredi 1 juillet 2009
Le buzz
On nous qualifie de propagandistes, on refuse de nous laisser diffuser ce que nous faisons sous prétexte que nous ne nous revendiquons pas musiciens, que ce que l'on retient ce sont les horreurs des textes, leur aspect primaire et violent, c'est trop.
Dans l'impossibilité de rentrer dans les catégories on est bloqués.
A peine eu le temps d'évoquer une part de notre recherche qu'on nous vire à coups de pompes.
ça laisse rêveur quand à notre volonté d'expression sans censure, qui ne soit ni trop intellectualiste mais lucide et critique, ni trop premier degré mais quand même humoristique, hédoniste et en adéquation avec nos opinions et nos questionnements.
Bientôt, les images de ce lynchage virtuel en bonne et due forme
En attendant on va polluer ailleurs, comme on nous l'a gentiment demandé...
Dans l'impossibilité de rentrer dans les catégories on est bloqués.
A peine eu le temps d'évoquer une part de notre recherche qu'on nous vire à coups de pompes.
ça laisse rêveur quand à notre volonté d'expression sans censure, qui ne soit ni trop intellectualiste mais lucide et critique, ni trop premier degré mais quand même humoristique, hédoniste et en adéquation avec nos opinions et nos questionnements.
Bientôt, les images de ce lynchage virtuel en bonne et due forme
En attendant on va polluer ailleurs, comme on nous l'a gentiment demandé...
1er album du PG: Plaisir d'offrir vol1 : les indispensables
Nos recherches sur les petites annonces à caractère sexuel explorent un rapport biaisé à la communication. Ce type d'annonce très répandu est extrêmement codifié, de part l'utilisation d'abréviations et de formules toutes faites qui reviennent régulièrement ce qui provoque un effet d'uniformisation, chose paradoxale quand au contenu des annonces qui propose des relations sexuelles souvent particulières (sadomasochisme, scatophilie, triolisme...).
Cette production sonore tient compte de cet aspect d'uniformisation, nous réinterprétons les petites annonces sélectionnées, dans un souci de variété de propositions et de concision avec des morceaux d'une durée oscillant entre 20 secondes et 4 minutes.
Nous en composons les mélodies à l'aide d'instruments réels, virtuels, d'objets.
La sonorité est tantôt très caractéristique d'un style de musique (le slow, l'easy listening, la musique de discothèque, le hardcore) également avec une structure musicale déconstruite afin de rendre le message chaotique. Le tout reste assez proche d'un esprit de slogan, et d'auto-promotion, d'urgence, ce qui ressort de ces annonces destinées à satisfaire, être satisfait
Nous utilisons également différents styles vocaux (polyphonie, chant guttural, hurlements, scat, spoken word) ce qui crée un effet de décalage entre les paroles et la musique, le fond et la forme.
La petite annonce sort de son contexte pour s'animer, s'exacerber et rendre son contenu plus réel mais sans adéquation à son sens. Nous donnons vie à ces recherches de partenaires dans cette 1ere compilation.
Cette production sonore tient compte de cet aspect d'uniformisation, nous réinterprétons les petites annonces sélectionnées, dans un souci de variété de propositions et de concision avec des morceaux d'une durée oscillant entre 20 secondes et 4 minutes.
Nous en composons les mélodies à l'aide d'instruments réels, virtuels, d'objets.
La sonorité est tantôt très caractéristique d'un style de musique (le slow, l'easy listening, la musique de discothèque, le hardcore) également avec une structure musicale déconstruite afin de rendre le message chaotique. Le tout reste assez proche d'un esprit de slogan, et d'auto-promotion, d'urgence, ce qui ressort de ces annonces destinées à satisfaire, être satisfait
Nous utilisons également différents styles vocaux (polyphonie, chant guttural, hurlements, scat, spoken word) ce qui crée un effet de décalage entre les paroles et la musique, le fond et la forme.
La petite annonce sort de son contexte pour s'animer, s'exacerber et rendre son contenu plus réel mais sans adéquation à son sens. Nous donnons vie à ces recherches de partenaires dans cette 1ere compilation.
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